Le carnet de route d'un brancardier secouriste

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Episode 2 : 7 octobre, sud de Nouméa

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Deux…deux…deux… le chef d’embarcation scande ces mots depuis 10 minutes. Nous avons quitté l’îlot Uéré pour rejoindre le débarcadère au pied du Ouen Toro.

Trois jours ont passé.
Mardi. Je me suis levé un peu anxieux ce matin. Nous sommes rassemblés et le capitaine nous souhaite la bienvenue au Centre d’Instruction Nautique et Commando. Le programme sera simple, vie en campagne et apprentissage de techniques de base « commando ».
La mise en œuvre du flotteur six hommes me rappelle mon CP propulsiste passé au printemps dernier sur le Rhône, Chambaran ou encore La courtine. J’ai hâte de mettre en application en mer. Encore un peu à attendre. Ce sera pour cet après midi !

Enfin tout est prêt, j’embarque pour rejoindre l’îlot. « Ca décoiffe ! » Arrivés à 50 mètres du rivage, la voix du pilote annonce : « tout le monde à l’eau et le cochon aussi ! ». Après un petit temps de réflexion je saute à l’eau derrière mon binôme qui lui n’a pas hésité. Il faut dire que ce n’est pas sont premier stage nautique. « On est pas bien là ! »
L’instruction commence fort, le radeau de fortune. 8 à 10 bambous et une corde, des nœuds et nous voilà de nouveau à la mer, objectif : « le zodiac à 100m ». Plus nous avançons et plus le bateau s’éloigne emporté par le courant. Ca n’en finit plus...

Tient une gourde et un ceinturon qui flottent… pas courant !
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Le retour sur la plage est vécu par tous comme une libération, les jambes sont dures mais nous repartons aussi sec pour la suite des activités : cours de combat sur la boite aux lettres morte.

Le soir arrive, je vois le soleil se coucher en l’espace de 2 minutes. Le froid arrive avec lui. Nos vêtements mouillés nous collent à la peau. La nuit va être fraîche. Fort heureusement, le feu au bivouac est là pour réchauffer notre carcasse, tout le monde est autour et discute de ses aventures du jour, personne ne traînera pour aller se reposer.
23h15, 1h57, 3h21, j’ai froid ! Vivement le réveil.

Mercredi commence sous des bons auspices, il fait beau et nous allons apprendre à cuisiner local. Moment intense où tout le monde participe pour préparer le repas. Je suis étonné de voir tout ce qu’on peut faire avec « le coco ». Je n’en ai jamais mangé autant !

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Pendant que ça cuit, c’est reparti ! La séance de palmage est l’occasion pour certains de respirer pour la première fois avec un tuba.
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Ca a l’air facile comme ça ! Des rires s’échappent face aux cagoules et masques plaqués sur nos visages. On ne reconnaît plus personne. Dans la foulée, nous enchaînons sur la perche Barnaud. Bien évidemment, l’instructeur désigne le plus lourd d’entre nous et en moins de deux, Franck se retrouve ficelé comme un rôti autour de la perche. Pour nous c’est une nouvelle manière de brancarder. Ca en fait une de plus à notre actif. « Franck t’es lourd !»
Repas de fête sur le terrain. Le chef de corps vient de nous rendre visite, il m’a parlé mais je suis un peu intimidé, j’ai du avoir l’air cruche. Je n’ai pas le temps d’y penser, il faut maintenant prendre un peu de temps pour apprécier le cochon et tout à l’heure, tyrolienne et rappel en S, ça chauffe un peu !

Ce soir c’est de nouveau repas de fête, notre chef de section a gardé du poulet et des légumes. Nous en profiterons à notre retour d’exercice de relève de BLM, juste avant d’aller nous coucher, sec cette fois. La nuit est vite passée et j’ai mieux dormi.
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Dernier jour déjà, la matinée est consacrée à la vie en campagne. Tressage, dangers du lagon, techniques de pêche. Après le repas ce sera notre tour de rentrer à la rame. Le Challenge est lancé, les caporaux chef de la section de Jean nous défient ! Nous sommes tous remontés, « ils vont voir ce qu’on sait faire ».