La section de commadement

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Instruction sur la mitrailleuse lourde par le Sergent Domergue

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Un peu d'attention

La section de commandement, enfin libérée des sections qu'elle soutien habituellement, s'offre une séance d'instruction sur la 12.7 sous les cocotiers.

"Patou, sort moi 'la bête', allez, bouges toi !"
"Lotaut, donnes lui un coup de main."

Bénéficiant de l'expérience des deux adjudants-chef JEANNE et GEOLLOT, la section se retrouve autour d'une table sur laquelle l'arme et son affût gisent.


Au programme, mise en oeuvre de l'arme, montage et bien sûr démontage. "

"Ne vous battez pas, il y ne aura pour tout le monde ! Et oui, Aubert, c'est lourd, c'est américain, signé Browning !"

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Et de concentration
"Bon, tout le monde est passé ? Vous avez vu, c'est facile !"

"Moi je préfère le FAMAS, c'est moins lourd !"

"T'es fou toi, t'imagines la puissance de feu !"




Récit de la nuit à NGO par le CCH Lehardy
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Le caporal chef Lehardy pédale

Escarmouche à N’GO, vue par l’ennemi. Episode 1.

Je me réveille, il est 23h00, à côté de moi, mon binôme pour ce soir en fait autant. Le temps de se mettre en condition et on est parti.
Sur le chemin qui va nous mener fatalement aux ennuis, on rencontre le lieutenant qui nous donne nos ordres : « Premier temps, vous vous promenez sur la piste, vous faites du bruit et vous faites tout pour passer le dispositif sur les deux côtés.

Deuxième temps, vous prenez la P4, vous montez sur la colline et même topo pour le check point. Nous on s’est fait avoir sur la colline, l’adjudant–chef est mort ».
Ca commence bien. Rassuré comme il se doit, nous voilà seuls dans la nuit, un couteau, une lampe frontale et nos tubes de crème anti-moustique pour tout bagage. On n’est pas les seuls à être debout ce soir…
En route, on trouve deux malheureux bouts de bois, avec un peu de chance, ça suffira, au pire… Dix minutes plus tard, on tombe sur la première patrouille, bon d’accord c’est eux qui nous tombent dessus.
Sommation, contrôle des papiers (ça tombe bien, je les ai pas). « Qu’est ce que vous venez faire ici ? Vous ne pouvez pas passer.» On leur explique poliment qu’on habite à deux cents mètres d’ici et que c’est la route la plus courte pour rentrer chez nous. « Vos papiers… (voix ferme)» Des fois qu’ils aient pas entendus, on raconte calmement une deuxième fois la raison de notre présence sur cette piste. Rien, plutôt si : « Dégagez, vous n’avez rien à faire là.» 5 minutes ont passé, le ton est monté, deux, trois insultes, on joue au jeu : "Je te pousse, tu me pousses".
Ils ne sont pas à distance, tant pis pour eux, on tire leurs armes de toutes nos forces pour les déséquilibrer (je vous jure, y’a pas mieux pour énerver) On essaie de les avoir à l’usure, répéter autant de fois qu’il faut, jusqu’à temps qu’ils en aient marre et qu’ils fassent une erreur qu’on puisse exploiter. Pour l’instant j’en vois deux, avec une lumière dans les yeux, c’est pas évident !
En sortant du faisceau, j’en distingue un troisième que je n’avais pas entendu, en plus il est balaise, ça va être coton… ON POURRA PAS PASSER DE CE COTE. Aux grands maux, les grands remèdes, on ameute tout le quartier, c’est à celui qui criera le plus fort.
Comme toujours ça fait son petit effet, trente secondes plus tard, leur chef arrive (là, c’est une autre paire de manches) Nous voilà coller à terre, le visage dans les cailloux (on l’avait cherché), les mains dans le dos, les jambes écartés et si ça va pas assez vite, coup de pompe près de l’entre jambe.
A ce moment là, je vous assure vous ne discutez plus et vous obéissez (tout les hommes qui liront ce texte me comprendront !). Le voilà assis sur mon dos (Respirez, soufflez). Fouille corporelle sans ménagement, ils trouvent et prennent le couteau, nous jettent comme des malpropres. « Viens, on va essayer par l’autre côté » me dit Gigi. Il me tarde déjà d’y être…

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Le fameux camion

Le caporal chef FRAISSE à la pause

Le caporal Céléstine mange




Escarmouche à N’GO, vue par l’ennemi. Episode 2.

Après notre défaite, nous voilà donc partis Gigi et moi pour l’autre côté de la route, celle menant à la plage.
En pleine nuit, deux soldats en train d’échanger leurs impressions sur la guerre qu’ils venaient de mener (a nous écouter, on l’avait plus gagnée que perdue, mais bon). C’est donc détendu et passablement hilares que nous nous présentions sur le deuxième point de contrôle.
Déjà premier hic, sortis de la forêt, on tombe sur la plage, mais à marée haute, obligé de finir les quelques mètres les pieds dans l’eau, pour la discrétion, on repassera. Pour arriver à la deuxième patrouille, on devait passer devant le camion de la section « commandement » et faire encore une vingtaine de mètres. Voilà t’y pas que la dite patrouille nous tombe dessus juste à côté du dit camion. (C’est sûr, tous les manuels militaires vous le diront : c’est mieux de monter la garde dans la cabine d’un camion au chaud quitte à faire un petit somme entre deux rondes, pour les embuscades y’a pas mieux !) Lorsque la patrouille nous intercepte, nous faisons demi-tour et nous nous enfuyons en longeant la plage qui est toujours à marée haute bien sûr (c’est dur le métier d’ennemi)
"Halte ou je fais feu", on continu notre route, « halte ou je fais vraiment feu » (tiens cet ordre là, je le connais pas !) On s’arrête en bordure de forêt et on attend. La patrouille appelle son chef par radio et le calme revient. Nous on décide d’y retourner de suite. Quel ne fût pas notre surprise de tomber sur un pauvre soldat, seul avec dans une main son arme de service et de l’autre des lunettes de vision de nuit (qui sont normalement prévues pour être attachées sur un casque, vous permettant de garder une main de libre. C’est mieux)
A deux contre lui, ne pouvant nous prendre en compte ensemble, il est vite débordé et Gigi réussit à passer. On apprendra plus tard, que le deuxième soldat était parti chercher son chef pour rendre compte et connaître la conduite à tenir, n’ayant pas réussi à l’avoir par radio.
1 à 1, balle au centre.
Le match finira à 2 à 1 en notre défaveur. Monté sur la colline pour passer le dispositif fût impossible, d’un côté vous aviez la falaise et de l’autre le ravin, un groupe de combat armés jusqu’au dents entre les deux.
Nous retournions donc nous coucher vers les deux heures du matin pour passer le relais à un autre binôme qui aurait peut-être plus de chance que nous.